dimanche 4 novembre 2012

Le sentiment anti-algérien, une stratégie méditerranéenne franco-étatsunienne ?

Par Pierre Dortiguier

Il est des questions que doit se poser celui qui reprendra le dossier de l’affaire Merah, dont on peut dire qu’elle aura joué le rôle du 11-Septembre, en France, mais un 11-Septembre du pauvre, car nous ne sommes pas dans le même ordre de grandeur.

Néanmoins, le geste obscène produit publiquement par M. Longuet, ancien ministre des Armées, en entendant, filmé hors caméra, la question posée sur ses sentiments envers l’Algérie demandant ce que la France n’a cessé de demander à l’Allemagne, n’aurait, certainement, pas été possible, sans le précédent de la tuerie de l’école juive et des autres soldats ! Jamais un homme politique soucieux de réélection ne s’affiche, ainsi, devant même les seuls journalistes.

Il est permis et même nécessaire d’épiloguer sur l’affaire Merah, car la mort du garçon empêche tout jugement assuré de sa propre culpabilité ; et à tout le moins peut-on reprendre l’idée émise par le père d’une des victimes musulmanes de la caserne de Montauban, M. Albert Chennouf : « Je pense que lorsqu’on va au Pakistan, en faisant un crochet, par Israël, ce ne peut être qu’avec la complicité des services français [1]. »





Il n’y a donc pas que l’assassin qui était masqué ! Mais un aspect symbolique frappe tous ceux qui ont suivi l’histoire des relations franco-algériennes et leur dégradation ! L’attentat en question contre l’école israélite, qui a permis d’offrir une cause nationale à M. Hollande, a été perpétré le jour même de l’entrée en application des accords d’Évian du 19 mars 1962, qui avaient commencé d’être discutés le 7. L’on peut dire que cette coïncidence temporelle devrait, au moins, psychologiquement, avoir frappé l’ancienne et la nouvelle Algérie ! Notons, à cet égard, que ces accords étaient ceux d’un cessez-le-feu et prévoyaient une consultation algérienne, dont le résultat prévisible de l’indépendance avait été, légalement, rendu recevable, par le référendum du mois de janvier précédent. Les relations franco-algériennes ont été bâties sur ces accords, et la question, par exemple, du repentir ne se posait plus, car la France cédait l’ensemble de ses installations, pour que, de part et d’autre, l’on partît sur une base équitable et non que l’on vécût sous une pression réciproque.

C’est pour cela que la demande algérienne de condamnation des crimes coloniaux, quoique fondée moralement dans le contexte historique actuel, ravive le ressentiment de couches coloniales et militaires – les mêmes qui ont renversé De Gaulle et se sont toujours déclarées atlantistes – et conduit, objectivement, à élargir – mais au profit de qui ? là est la question géopolitique – le fossé entre les deux rives de la Méditerranée. C’est pourquoi l’affaire Merah, dont on reparle sans cesse, en donnant un ressort plus énergique à la fraternisation avec le sionisme promu représentant du judaïsme français, ajoutée à l’agitation de M. Longuet, que l’on voyait inspecter nos troupes, en Afghanistan – un ministre aussi ancien militant de droite Algérie française, à l’époque, où le jeune Hollande défendait la même thèse familiale –, ouvre, en réalité, comme en 1942, l’Algérie à l’influence US.

La France, avec les États-Unis, a dessiné une stratégie d’engagement de l’Algérie, dans le conflit avec l’Aqmi, sorte de nouvel Al-Qaïda, ou Al-CIAda, comme on l’entend dire, par exemple, en Syrie patriote ! Par ce moyen, avec l’attitude du loup, dans le conte du Petit Chaperon rouge, les Américains – forts du froid provoqué de France même avec l’Algérie, qui est de culture française et politiquement gaulliste – se présenteront comme le seul rempart devant un terrorisme menteur, qui prétend combattre l’Occident mécréant et les USA, mais, en réalité, est un épouvantail meurtrier sorti de la boîte du même magicien que celui du 11-Septembre ! De nombreux « militants » jugés radicaux sont expulsés de France, en sachant qu’ils pèseront sur le pouvoir algérien, et, donc, cette ambiguïté s’amplifie d’un régime socialiste bien plus fanatisé que le précédent, avec deux visages : l’un crie contre le danger du fanatisme, et l’autre lui indique la route, comme si on poussait des renards, dans le poulailler !

Qu’est-ce qui est en jeu, et, aussi, qu’est-ce qui nous permet de dessiner cette hypothèse d’une subversion, soit intérieure, fort difficile, soit extérieure, matériellement plus envisageable de l’Algérie ? Il faut revenir au principe posé par M. Sarkozy d’une « Union pour la Méditerranée ». Cette mer est le passage des énergies, dont l’Amérique a grand besoin, non pas tant pour son existence reposant sur de vastes réserves intérieures, mais pour maintenir les prix. Le contrôle s’impose donc, avec, par conséquent, l’éloignement des concurrents russes et chinois, entamé par la mise à sac, démocratiquement – par Al-Qaïda interposée – de la Libye.





La politique turque a des variantes, mais une obligation, celle de souscrire à cette politique énergétique, sous peine d’être secouée par l’explosion du baril de poudre kurde ! Il ne reste, Syrie mise à part, que l’Algérie qui n’est pas inscrite dans le rang : le Maroc, quelle que soit sa couleur parlementaire ou la personnalité de sa monarchie, royale ou d’aventure républicaine, a un boulet aux pieds : le commerce des narcotiques, et cela vaut une occupation militaire étrangère. La Tunisie est ruinée, et indécise, faible démographiquement. Seule l’Algérie est à neutraliser, à défaut de pouvoir la plier subversivement. C’est le sens de la future guerre malienne, contre un ennemi, non pas, factice, mais une organisation terroriste, dont les ficelles sont trop grosses, pour qu’on ne voit pas qu’elles conduisent à l’Africom ! Parler de néo-colonialisme français est, dans ces conditions, un anachronisme ; car la France agit comme un exécutant, ce qu’a montré la déclaration toulousaine de Hollande ; car notre pays épouse des causes, y identifie la sienne, mais ne sait plus se définir par un projet mondial ou local spécifique.

Comment ne pas apercevoir que le voyage en Orient de Hollande, au Liban, est en rapport avec cette même Union pour la Méditerranée ? Il s’agit de faire fondre toute velléité de résistance libanaise en forçant ce pays francophone à accepter d’étouffer la Syrie, à ouvrir sa porte à une intervention que Laurent Fabius appelle à grands cris ! Ce n’est point, seulement, une vue personnelle, de la part de ces hommes, mais la conformité à un projet, déjà dessiné après le rattachement au commandement unifié de l’OTAN. Cette fusion va s’accélérer, au fur à mesure que notre faiblesse européenne va se montrer aux yeux, non pas seulement de nos partenaires, mais de l’opinion publique française. C’est en prévision de ce moment, très proche, qu’est lancée cette double campagne anti-algérienne et anti-libano-syrienne !

De ce point de vue, l’on ne saurait reprocher à Hollande quelque incohérence, ni même une fermeté, sauf que cette dernière lui est imprimée par le tuteur nord-américain. Pour définir cette dernière stratégie, il convient de se reporter au pilier de la politique nord-américaine dans le monde musulman et arabe. Il porte le nom des accords du Quincy – signés sur le navire USS Quincy –, et c’est leur existence qui menace l’indépendance, hier libyenne, aujourd’hui, syrienne ou algérienne : « Le pétrole contre le dollar », ainsi croit-on résumer l’accord en question conclu entre Séoud et Roosevelt, le 15 février 1945, juste au moment de l’incendie de Dresde ! Là il s’agit d’un plus long feu, celui qui court, en Orient, depuis lors, et ne s’éteint guère !

L’essentiel du compromis portait sur une constance des prix de l’énergie, pour ne pas mettre en cause la suprématie des États-Unis. Un moyen de s’en assurer (la chose n’a peut-être pas été assez étudiée) fut de tenir une base, qui soit une menace pour tous les pays de la région, l’entité sioniste et son actuel monopole nucléaire. L’Arabie Saoudite a reçu, j’entends la dynastie, l’assurance de se maintenir contre les révolutions nationales, et le fait est que le golfe Persique est l’endroit le plus sûr de la flotte américaine, en premier à Bahreïn, qui est le cœur du dispositif. Avant la formation de la République islamique d’Iran, les relations entre l’Iran et Israël étaient fortes, pour justement maintenir l’Iran dans un état de surveillance de son potentiel énergétique. La chute du régime a donné une plus grande importance aux pays pétroliers arabes, en réalisant, partout, ce que les États-Unis et leurs alliés réclament : la dénationalisation de l’énergie et, corrélativement, l’abandon du contrôle étatique du pouvoir et des échanges bancaires. Là est le critère du bon fonctionnement de la démocratie libérale.

La Syrie et l’Algérie doivent donc, sur ce point, et uniquement à cause de lui, être mises au pas. Les sanctions anti-iraniennes ont le même sens, et pour les justifier, la défense de l’entité sioniste productrice de l’inimitié contre elle – à cause de sa politique offensive et spoliatrice – sert de cause occasionnelle, de prétexte. L’on voit, donc, combien est naïve la partie démocrate qui ne juge que des formes politiques, pour apprécier la signification, la valeur, le mérite ou l’importance d’un gouvernement, d’un « régime » dit-on ; cette naïveté est un voile jeté sur des accords frauduleux que l’on prend soin de cacher ou de minimiser. Le motif de toutes les démarches diplomatiques états-uniennes est de s’assurer du contrôle de la zone productrice d’énergie. Au régime de Tel-Aviv de surveiller la route de Suez, le transit vers la Méditerranée, à l’Arabie Saoudite, au Qatar, au Conseil de coopération du golfe Persique de remplir le même office, face à l’Iran.

À l’horizon, se profile un vaste territoire, que l’on sait non entièrement exploité, celui qui est sous l’autorité de la Russie ; et la fermeture de la Méditerranée, comme dans l’histoire encore proche du XIXe siècle, n’est qu’une façon de mobiliser les riverains vers une autre « guerre de Crimée », bien plus vaste, conclue par le traité de Paris (1856), et où, cette fois encore, la France croira gagner des lauriers utiles à sa gloire, comme autrefois, mais, surtout, profitable à la nouvelle Angleterre que sont les États-Unis ! Serait-ce le rêve de Fabius ?

Source: Geopolintel.fr

10 commentaires:

  1. Il y a un sentiment anti Français en Algérie, et pourtant ils ne cessent de débarquer chez nous, ils sont indépendants, alors les insultes anti françaises qu'ils se les gardent chez eux.
    La meilleure solution aurait dû être une rupture totale d'ambassade au moment de l'indépendance, ni ambassade ni consulat, frontières définitivement fermées pour le bien de tous, le nôtre en particulier, avec en prime la Corse Algérienne, mais les Corses ont chassé les Maghrébins, n'en déplaise à un certain corse ici présent.
    Pas d'ambassade ni consulats == la paix sociale en France.
    Il n'est pas trop tard pour le faire, nos rues ne seraient pas occupés par ces indésirables, alors si Vive l'indépendance de l'Algérie, dont je me réjouis, mais plus encore Vive l'indépendance de la France dont je me réjouirai infiniment plus.
    Qu'attendez-vous de faire revenir vos ressortissants cause de désordre , sauf pour les myopes volontaires, mais s'il le faut nous les feront repartir au plus vite, ils vous aideront à développer l'économie du Pays, ils font d'ailleurs le contraire en France et les zones de non-droit seront détruites, chacun chez soi, et portes bien fermées.Plus de kalachnikovs, et des rues où nous pourront nous promener même la nuit en sécurité, comme autrefois avant l'invasion de ces criquets ruineux. La barbarie n'existait pas à un stade aussi abominable.
    La Corse ferait bien de devenir terre d'accueil pour eux, elle en redemande, ici du moins.
    Pas de zone de non droit, nous sommes très nombreux à réfléchir à la délivrance de ce joug odieux chez nous, les Pieds-noirs ne troublaient pas la sécurité, ils travaillaient et donnaient du travail à beaucoup. Ici ils nous retirent le travail, nous ne le supportons plus, la colère gronde de partout.
    Oubliez-nous, nous voulons vous oublier, que ce soit la fin du cauchemar.

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  2. Nous ne demandons pas mieux. Et nous l'avons toujours souhaité. Chacun chez soi, et les frontières hermétiques. C'est l'un de nos plus grands souhaits.

    Pour les corses, ils ont leurs nation, leur culture et leur foi ancestrale, ils n'ont pas besoin de nous, mais nous aurons certainement de meilleurs rapports avec eux qu'avec vous, ce sont des nobles et des guerriers, et non pas des gueux pouilleux héritiers de 1789...

    On voit bien que l'ami corse qui s'est exprimé ici vous à touché au cœur.

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  3. Nous avons subi 1789, nous ne l'avons jamais voulu, et pour votre gouverne, sachez que la mort du Roi de France a été décidée par un juif, Adam Weishauot à Francfort en Allemagne.
    Les gueux pouilleux sont pourtant envahis par beaucoup de personnes, venues sans doute pour améliorer leur ordinaire, on connait la chanson, les Corses sont nobles et guerriers, oui, dans la vendetta , ils sont capables ( moins aujourd'hui) de tirer sur une vieille, c'est une coutume ancienne.
    Vous êtes au moins d'accord sur un point : chacun chez soi. OK, faites vite il y a urgence.

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  4. "Vous êtes au moins d'accord sur un point : chacun chez soi. OK, faites vite il y a urgence"

    Mais espèce de pauvre tache dégénérée de francouillon à la noix, c'est ton putain de gouvernement gauchiste qui les accueille, qui les nourrit et qui les loge, et c'est en France que le combat doit se passer. alors ton "faites vite, il y a urgence" tu te le garde sale gueux , j'ai l'impression que la crasse racaille qui pourri ton pays ne t'on raté à toi.

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  5. Envoyez-nous des flingues, vos potes en France en ont à revendre, alors ne vous gênez pas nous sommes nombreux à être preneurs, et vous aurez ainsi la grande joie de voir les vôtres rentrer au bercail.

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  6. J'aurais aimé publier aussi le message d'après pour vous répondre, dommage qu'il finisse par des injures blasphématoires, mais comme vous vous dites "royaliste" , ce qui n'a presque aucun sens de nos jour (bien malheureusement), et que vous me traitez de gueux (alors que vous devriez me traiter d'infidèle, dans votre langage de taré congénital), vous devriez savoir qu'un homme d'un certaine noblesse respecte sa parole, et quand il dit vouloir ne plus revenir sur ce blog car c'est une "perte de temps" , il respecte sa parole. Mais voila, que de contradictions de votre part... pauvre et triste monsieur que vous êtes.

    Heureusement qu'il y a encore des nationalistes révolutionnaires français sincères pour reconnaitre la profonde pourriture dans laquelle a glissé votre pays, et qui reconnaissent les méfaits de la colonisation pour nos peuples respectifs. En espérant qu'ils soient témoins de votre insondable bêtise.

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  7. Et l'Espagne, c'est moi qui l'ai colonisée peut-être ?

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  8. Attendez?... je vérifie, je vous rendrez la réponse demain. Ok?

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  9. Désolé j'ai plus d'un mois de retard, mais je tenais à réagir. Je lis réellement votre blog depuis peu... (j'ai déjà laissé un com sur Soral/Hilter.)

    Juste dire une chose: Un royaliste français sait ce qu'est le peuple arabe, leur nationalisme et leurs valeurs! Et je vous certifie que nous avons en France des basanés, pas des Arabes.

    Le monsieur qui n'est pas content ignore un chose très importante: Un basané, par essence, est un hybride éduqué et totalement assimilé au système occidental: une racaille, un libéral, un grossier, un inculte, oserais-je dire un juif qui s'ignore...

    Je ne pense pas que les nationalistes algériens apprécient tellement de voir revenir épisodiquement tous ces hybrides, les polluants par la même occasion, avec des concerts de rap, et autres colonialismes psychologiques et mentaux via les modes yankee.

    Vouloir Désencanailler la France est une chose… Le faire à l’aide des juifs (donc de ceux qui vont ont imposé ces étrangers chez vous !) reviens en réalité à subir une sodomie volontaire. Désencanaillons, certes, cela dit, il serait judicieux de commencer par le Haut… C’est le principe de base d’une société saine : le Haut guide le Bas… Une France démaçonisé et desenjuivé réglera les problèmes de nos deux pays respectifs.

    Malheureusement, beaucoup de néo nationalistes n’ont pas la culture de leurs idées… Ils se réveillent aujourd’hui parce que des magazines et des journaux juifs - comme Le point ou le Figaro – autorisent l’islamophobie (pour des raisons d'atlantisme.) Défendre les blancs, moi je le veux, mais sincèrement, donc certainement pas avec Copé ou Zemmour ! Je préfère le faire avec des européens qui savent encore qui y sont, et même des arabes, des vrais. Au moins, je suis sur de retrouver quelques Hommes avec des valeurs respectables, transcendantes.

    Cordialement.

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  10. Merci pour votre message criant de vérité, j'ajoute , pour ce qui est des "basanés" et de la "racaille" que, comme le stipulent si bien M. Gaston Armand Amaudruz et René Binet , chaque peuple a son "déchet biologique" et son élite.

    Au plaisir de vous lire;

    Salutations,

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