Et maintenant ? C’est la question que tout algérien jaloux de son pays est en droit de se poser aujourd’hui.
Le président Abdelaziz Bouteflika a qui le peuple a accordé sa
confiance pour la quatrième fois se doit de ne pas ignorer cette main
qui lui a tout donné. Les algériens attendent impatiemment qu’il passe
aux choses sérieuses et nettoyer ces écuries d’Augias que sont devenues
les institutions et les administrations.
Plus que par le passé, le président Bouteflika a un devoir moral de
ne pas décevoir ce peuple qui l’a élu même assis sur un fauteuil
roulant. Il doit sans délai amorcer le changement nécessaire, le
changement indispensable, le changement vital dans un pays qui a frôlé
l’irréparable.
Un coup de balai s’impose pour impulser un renouvellement du
personnel politique qui l’entoure et qui étouffe toute volonté d’aller
de l’avant. Il doit donner la chance aux nouvelles générations de cadres
algériens qui aiment leur pays et qui ne demandent qu’à le servir avec
sérieux et abnégation. Le président doit fermer la porte aux dinosaures
et aux requins tapis dans l’ombre et qui attendent juste le temps de
piquer du nez dans la mangeoire du système.
Changer la politique et les hommes
L’Algérie, cet immense territoire riche et proche de l’Europe ne doit
plus donner de lui cette image détestable d’un pays aussi fermé que la
Corée du nord. Cette réputation qui colle à notre pays est indigne des
sacrifices des chouahadas. Elle est aussi indigne de la vitalité de la
jeunesse algérienne qui a vieilli à force d’être marginalisée.
Monsieur le président, vous devez changer de cap, de politique et
d’hommes. L’Algérie de 2014 n’est plus celle de 1999 pas même celle de
2004 et 2009.
Vous avez dû vous rendre compte que les algériens et en particulier
les jeunes sont malheureux. Desservis, démoralisés, et par-dessus tout
humiliés, ils ont inventé la «harga» et l’immolation. C’est le summum de
l’insoutenable mal être. Peut être bien qu’ils vous apprécient
personnellement. Mais ils vous tiennent pour responsable des faits et
méfaits des hommes à qui vous aviez confié le destin national. Des
hommes incompétents et cupides qui traînent des casseroles bruyantes.
Difficile de garder son moral quand
vous savez qu’untel ou untel qui gère un important ministère ou un
organisme se sert et sert d’abord sa famille, ses amis et ses courtisans
avant de servir le peuple. La
corruption, les passe-droits et le népotisme sont, hélas, devenus des
modes de gestion. Un sport national pratiqué en masse. C’est l’un rares
espaces «démocratiques».
Monsieur le président, le peuple algérien ne peut plus attendre.
Votre réélection est l’ultime râle. Il n’ y a plus de temps à perdre. Il
n y a plus de raison à invoquer pour justifier l’inaction et les fuites
en avant.
Le dogmatisme idéologique a fait des ravages
Maintenant que la paix est revenue ;
vous devez débroussailler cette forêt bureaucratique et simplifier les
procédures réglementaires et administratives d’investissement pour
couper la tête à ce serpent de mer qui étrangle l’Algérie.
La politiqué économique, ce ne sont pas des chiffres ronflons et
trompeurs adossés à une rente du ciel. La politique économique ce n’est
pas non plus distribuer l’argent du peuple aux importateurs de
véhicules, de bananes, de kiwis…
La croissance économique, c’est créer des entreprises par milliers et
encourager l’investissement étranger pour assurer un transfert de
technologie. Le dogmatisme idéologique a fait des ravages dans ce pays.
Le peuple algérien vient de vous redonner un quitus pour faire de
l’Algérie un pays libre et moderne.C’est cela que devrait être l’après
17 avril.
Ecouter les 49% qui n’ont pas voté
La réélection a été triomphale,
mais il serait suicidaire de s’asseoir sur cet exploit. Bouteflika ne
pourra pas oublier cette majorité silencieuse qui a boudé les urnes pour
diverses raisons.
Il y a en effet au moins 49% parmi les algériens qui n’ont pas voté. Il serait donc dangereux de ne pas les écouter.
Bouteflika «acte 4» hérite d’un pays plus que jamais en chantier et
dans tous les domaines. Ce n’est pas avec des réformes politiques plutôt
cosmétiques que l’on réussira à relever le moral des algériens. Ce
n’est pas non plus avec la poursuite des scandales de corruption en
toute impunité que le régime continuera à gérer le pays.
La réélection de Bouteflika ne devrait pas être brandie par les
thuriféraires et ceux qui tirent profit du régime, comme une victoire
contre l’autre moitié du peuple qui n’a pas voté. Le souci de la
cohésion nationale devrait plus que jamais être à l’ordre du jour alors
même que la plaie de Ghardaïa est encore ouverte.
Le changement est donc à l’ordre du jour. Il est impératif,
nécessaire, indispensable, vital, il est urgent… et c’est maintenant M.
le président !
Rafik Bennasseur pour Algerie1.com
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