lundi 30 janvier 2012

Abdelhamid Mehri ? Présent!

L'Algérie viens de perdre l'un des cadres historiques les plus actifs du Front de Libération Nationale .

Âgé de 86 ans, feu Mehri a succombé des suites d’une longue maladie après y avoir été admis dans un état comateux il y a quelques semaines. Né en avril 1926 à El Harrouch (Skikda), Abdelhamid Mehri est l’un des derniers " mohicans " de la glorieuse révolution algérienne qui continuait inlassablement – et jusqu’à son dernier souffle – à apporter conseils et éclairages au gouvernement et à la société civile afin de permettre à l’Algérie de négocier, au mieux, le virage de la transition démocratique.

Homme politique intègre, intellectuel reconnu, le regretté est aussi un homme affable au point d’être l’un des plus sympathiques représentants de ce que l’on appelle le "système". Bien qu’il soit issu des rang de la famille révolutionnaire, Mehri a tout entrepris pour resituer aux Algériens leur droit à l’autodétermination à travers une un bond vers la légitimité populaire.

Il avait entrepris ce travail colossal à la tête du FLN au milieu des années 90 avant d’être déposé par un coup d’Etat dit "scientifique" fomenté par Abdelkader Hadjar. Les Algériens garderont de Si Abdelhamid, cette image d’un authentique patriote que le confort du pouvoir n’a pas grisé. Avec son ami et ancien compagnon d’armes Hocine Ait Ahmed et Mouloud Hamrouche, il aura tenté ces dernières années plusieurs initiatives politiques pour aider à sortir l’Algérie de l’impasse et lui éviter des dérapages incontrôlés.

Sa dernière initiative fut une lettre ouverte adressée au président de la République dans laquelle il l’appelait à impulser le changement du système. Abdelhamid Mehri a également répondu à l’invitation de la commission Bensalah sur les consultations politiques et y a expliqué sa vision d’une Algérie réformée.

Quant à son parcours historique, Mehri est incontestablement un symbole de la révolution. Il s’engage dans les rangs du parti du peuple algérien (PPA) puis du Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD) dans lequel il est membre du comité central.

Arrêté en novembre 1954, il reste en prison jusqu’en avril 1955. Quelques mois plus tard, il est désigné au sein de la délégation extérieure du Front de libération nationale et occupe le poste de membre du Conseil national de la révolution algérienne, puis celui de membre du Comité de coordination et d’exécution (CCE).

À la constitution du Gouvernement provisoire, il occupe le poste de ministre des Affaires nord-africaines dans la première formation et celui de ministre des Affaires sociales et culturelles dans la deuxième. L’homme est aussi connu pour sa cinglante réponse au projet de de Gaulle à travers le fameux "projet Mehri".

Abdelhamid Mehri a été par ailleurs ambassadeur d’Algérie en France entre 1984 et 1988. Avec son décès, l’Algérie perd l’un de ses fidèles patriotes qui ont pris les armes et la plume pour défendre son honneur et son indépendance. Que sa famille et ses proches trouvent, ici, l’expression de notre très haute considération. Qu’Allah le Tout-Puissant puisse accueillir le défunt en son Vaste Paradis.

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