vendredi 20 janvier 2012

Quand la F-ronce annoblit des harkis...

C’est un bien curieux "cadeau" que vient d’offrir la France, cette ancienne puissance coloniale à l’Algérie qui célèbre, cette année, le 50ème anniversaire de son indépendance : Sanctionner pénalement toute personne coupable d’injure envers un harki !

Ceux qui pensaient que Sarkozy et son UMP étaient capables du meilleur à l’occasion de ce demi-siècle de liberté pour l’Algérie pour détendre les relations, devront déchanter.

Le président Français et sa majorité viennent de s’illustrer par la pire des manières. En effet, le Sénat français a adopté, jeudi 19 janvier, à l’unanimité une proposition de loi du sénateur UMP Raymond Couderc (Hérault) visant à pénaliser les auteurs d’injures envers tout supplétif de l’armée française, dont les harkis.

Ainsi, pour "fêter" le cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie, le Parlement décide de "glorifier" un peu plus et porter au panthéon de la République ceux qui ont pris les armes contre le peuple algériens en lutte pour sa liberté.

Quel que soit le côté à partir duquel on prend la chose, on ne peut s’empêcher de considérer ce texte de loi comme une énième provocation de la France à l’égard de l’Algérie.

Sarkozy et son parlement uni pour la "bonne cause" cette fois, n’ignorent pas que ce genre mesures est de nature à réveiller de bien mauvais souvenirs en Algérie et attiser un peu plus les rancœurs et les rancunes de ceux qui, en Algérie, ont subi la loi des harkis durant l’occupation française.

Gauche et droite : Même combat contre l’Algérie…

Si la France est évidemment souveraine dans la conception de ses lois, il y a tout de même un devoir éthique envers l’Algérie avec laquelle elle veut même participer aux festivités du 50ème anniversaire de l’indépendance. L’ex ambassadeur de France en Algérie Hubert Colin de Verdière a même été désigné par Sarkozy pour collaborer avec les autorités algériennes afin de faire de cette célébration un grand moment.

Or, avec cette loi qui rend les harkis intouchables, la France est apparemment décidée à jouer les troubles fête. Il ne manquerait plus à Sarkozy que de demander aux autorités algériennes d’inviter en Guest-stars les harkis encore en vie pour les décorer de l’ordre national du mérite –plutôt de trahison- au sanctuaire des martyrs !

La France officielle a fait preuve d’un cynisme crasseux en décidant de rendre respectables leurs supplétifs – des traîtres à la nation pour les algériens- de la république, mais ne reconnaît pas sa responsabilité "dans l’abandon des harkis". En Clair, les élus français ont juste voulu jeter la pierre à l’Algérie.

Des Harkis pour gâcher la fête

Il faut rappeler ici que le texte voté hier fait suite à la fameuse et fumeuse loi du 23 février 2005, glorifiant le rôle positif du colonialisme. Cette loi scélérate qui soulevé la tempête en Algérie jusqu’à la suppression de l’article "4", introduisait déjà l’interdiction d’injurier les harkis. Sauf que le législateur n’avait pas prévu les sanctions pénales accompagnant cette disposition.

Tout le monde se souvient du coup de gueule mémorable du défunt George Frèche, maire socialiste de Montpellier, qui, en octobre 2010, avait qualifié les harkis de "sous-hommes".

Mais faute de base juridique, la justice française n’avait pu le sanctionner. C’est désormais chose faite depuis ce 19 janvier, puisque le Sénat va abattre juridiquement sa main lourde contre quiconque incommoderait un harki de la république.

La France vient d’institutionnaliser un autre "Holocauste" qu’il conviendrait de ne pas nier. Quant à nos 25 députés algériens qui avait proposé de criminaliser le colonialisme ; ils eurent été sommés de se taire et ranger leur "fonds de commerce" pour reprendre Ouyahia afin de ne pas énerver la France. Mieux encore, la république est allée au secours de la France en cassant la tête de turc d’Erdogan… !

Par: Hakim Merabet

Source: Algerie Plus

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