mardi 3 avril 2012

Mohamed Merah victime d’une manipulation des services français?

Le jeune Mohamed Merah a-t-il été victime d’une manipulation de services français? La question se pose désormais à la lumière des derniers rebondissements dans cette affaire qui fait les choux gras de la presse en France comme en Algérie.

L’avocate mandatée par le père de Mohamed Merah pour poursuivre le Raid en justice, Me Zahia Mokhtari, a relancé de plus belle la polémique en soutenant détenir «deux vidéos» dans lesquelles le jeune homme clame son innocence, ainsi qu’une liste de noms d’agents du renseignement ayant «travaillé» avec lui.

En attendant le visionnage de ces deux vidéos dont l’avocate dit réserver la primeur à la justice française, de gros soupçons pèsent désormais sur les responsables des différents services de renseignements français notamment Bernard Squarcini et Erard Corbin de Mangoux, chefs de la DCRI (contre-espionnage) et de la DGSE (espionnage). Mohamed Merah a-t-il servi «d’indic» ? L’hypothèse n’est plus exclue. Pour ce faire, la commission sénatoriale pour le contrôle de l’application des lois, présidée par David Assouline du parti socialiste, a voulu auditionner les deux chefs des services de renseignements. Mais le ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, et son collègue de la défense, Gérard Longuet, ont catégoriquement refusé. Motif invoqué ? La compétence de la commission.

Qui a envoyé Merah en Afghanistan ?

Un argument qui ne semble pas convaincre la majorité socialiste du Sénat. Et pour éviter que les deux patrons de la DCRI et la DST ne soient interrogés par un sénateur du PS, la délégation parlementaire aux renseignements, présidée par le député Guy Teissier (UMP, Bouches-du-Rhône), a décidé d’auditionner mercredi les deux responsables soupçonnés. Pour certains milieux proches du PS, cette auto-saisine de la commission parlementaire présidée par un député de la majorité, vise tout simplement à étouffer l’affaire au risque d’éclabousser le président- candidat déjà à la peine dans les sondages.

Le fait est que les la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI, contre-espionnage) de Bernard Squarcini a reconnu avoir surveillé Mohamed Merah «jusqu’à l’automne 2011, après deux séjours en Afghanistan et au Pakistan». Comment l’a-t-elle alors laissé passer à l’acte à Toulouse et Montauban ? Qui a envoyé le jeune Merah en Afghanistan ? Quel type d’entraînement a-t-il reçu là bas ? A-t-il été accueilli dans les camps d’entraînement d’Al Qaida où dans une base militaire de l’OTAN ? Autant de questions qui reviennent désormais sur la table.

La DCRI et la DST au box des accusés

C’est pourquoi, l’avocate algérienne a décidé de porter plainte contre le Raid (unité d’élite de la police française), comme elle l’a révélé dimanche dans une conférence de presse animée à Alger. Pour Me Mokhtari, Mohamed Merah a été tout simplement «liquidé». «Nous détenons deux vidéos identiques de 20 minutes chacune dans lesquelles Mohamed Merah dit aux policiers pourquoi vous me tuez? (…) je suis innocent », a-t-elle déclaré dans sa conférence de presse. Et d’ajouter que «des personnes au coeur de l’événement, et qui voulaient que la vérité éclate, m’ont remis ces vidéos».

Conclusion de l’avocate qui se rendra en France dans quelques jours : «Mohamed Merah a été manipulé et utilisé dans ces opérations par les services français et a ensuite été liquidé pour que la vérité ne voit pas le jour ». Voilà donc un gros pavé qui risque de faire des vagues en France. Le président candidat Sarkozy qui a voulu enterrer rapidement le jeune pour en «finir avec la polémique», n’est visiblement pas au bout de ses peines. Le verdict dans cette affaire promet de faire tomber des têtes dans la hiérarchie du renseignement français et même au-delà.


Source: Algérie1

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