lundi 11 juin 2012

Le « barrage vert » Algérien inspire les initiateurs de la Grande muraille verte africaine

L’expérience Algérienne en matière de lutte contre la désertification, plus particulièrement du vieux projet du barrage vert, inspire les initiateurs de la Grande muraille verte africaine (GMV), pour éviter les difficultés, les pièges et les erreurs.

Membre de l’initiative de la GMV, une ceinture d’arbres de 15 km de largeur allant du Sénégal à Djibouti (7.100 km), « l’Algérie va partager son expérience du barrage vert avec les autres pays africains qui pourraient tirer les leçons des échecs et réussites du projet algérien », a indiqué, Youssef Brahimi, coordonnateur du Programme Afrique du Nord et Coopération Sud-Sud du Mécanisme Mondial de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (UNCCD).

Les raisons de l’échec du barrage vert

Le barrage vert, lancé en 1974, pour faire face à l’avancée du désert, visait à reboiser un périmètre de 3 millions d’hectares d’Est en Ouest, sur une longueur de 1.200 km et sur une largeur qui varie de 5 à 20 km. Or, les conséquences du dysfonctionnement qui a accompagné la réalisation de cette œuvre n’ont pas tardé à apparaître dès les années 1980.

Du fait de la précipitation, le projet n’a pas donné l’occasion aux populations locales de l’adopter en tant qu’initiative complémentaire à leur mode de vie socio-économique basé essentiellement sur l’élevage, selon des experts. Les agro-éleveurs qui se sont opposé à ces plantations, ayant « envahi » leurs parcours de pâturage, attendaient la tombée de la nuit pour arracher les arbres plantés pendant la journée par les jeunes du Service national.

Des conflits permanents ont duré longtemps. « On ne doit pas planifier ce type d’opération à partir de la capitale. Il faut le faire avec les populations locales », a indiqué le directeur de l’Institut Algérien de recherche agronomique d’Algérie (INRAA), M. Fouad Chehat. Il fallait donc discuter avec les habitants pour leur expliquer l’utilité de cette muraille tout en leur assurant le fourrage et les passages sous formes de couloirs de circulation à l’intérieur de l’immense forêt.

Autre déboire connu par cette opération d’envergure, le choix d’une seule essence forestière qui est le pin d’Alep, une espèce très sensible aux effets ravageurs de la chenille processionnaire qui s’y est installée d’ailleurs dès 1982. Les décideurs et les techniciens se sont rendu compte également de la nécessité d’associer à cette opération de petits projets de proximité de type agricole et para-agricole au profit des populations pour leur permettre d’améliorer leurs conditions de vie.

L’Algérie veut partager cette expérience avec les pays africains et les partenaires internationaux de la GMV. « La lutte contre la désertification est une lutte de ressources naturelles », estime M. Brahimi regrettant que la GMV soit conçue comme étant un mur d’arbres s’étendant sur 7.100 km de longueur avec 15 km de largeur.

« Il ne s’agit pas d’une simple reforestation, mais d’une approche intégrée de gestion durable des terres en valorisant les bonnes pratiques et en créant les conditions habilitantes au niveau des marchés et en renforçant les capacités des différents acteurs », estime, M. Brahimi.

Voici donc, pour une fois, une excellente idée pan-africaine, ce qui ne fera certes que limiter une desrtification extrème de notre pays, mais c'est déjà ça!

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