Difficile, très difficile pour le président Bouteflika de nommer un
cabinet gouvernemental qui doit tenir compte de ses soutiens mais aussi
du souci de plaire à l’opposition. Le lendemain de la présidentielle ne
semble pas de tout repos pour un président qui en pourtant grandement
besoin.
Face à certains partis de l’opposition qui ont poliment décliné leur
participation au gouvernement censée être consensuel, le président devra
réfléchir par deux fois avant de trancher. On devine la délicatesse de
la tâche tant le casting doit être le moins polémique possible et
évidemment plus prometteur.
Il y a d’abord le souci de donner corps à sa volonté d’élargir le
périmètre du pouvoir à ceux qui ne sont pas dedans. Mission tout aussi
difficile puisque le FFS et le PT qui auraient pu servir d’alibis
démocratiques ont préféré rester dans l’opposition pour différentes
raisons.
Le parti d’Ait Ahmed estime qu’une éventuelle participation au
gouvernement devrait résulter d’un processus politique couronné par un
« consensus national ». En revanche, le parti des travailleurs reste
fidèle à sa ligne de conduite qui consiste à ne pas se mouiller dans la
gestion en attendant une hypothétique majorité parlementaire un jour
comme le soutient sa présidente.
Le président Bouteflika n’a donc pas vraiment le choix pour composer
son gouvernement en ce sens qu’il ne pourra pas aller au-delà du cercle
de ses soutiens qui se recrutent au FLN, RND, TAJ et le MPA.
Voir au-delà du FLN et du RND
Il pourrait éventuellement se consoler de pouvoir s’offrir les
services de son ex-concurrent Abdelaziz Belaid, qui voudrait dit-on
prendre le portefeuille de la santé. Et de Mohamed Benhamou qui a
soutenu le président après été recalé par le Conseil constitutionnel.
Le président Bouteflika devrait donc se contenter de reprendre
pratiquement la même équipe en la saupoudrant de quelques nouvelles
têtes puisées dans le mouvement associatif et des personnalités
nationales.
C’est ce qui expliquerait en partie le retard mis dans l’annonce de
la nouvelle équipe gouvernementale. Sans doute que le président voudrait
à travers le gouvernement montrer des signes de changement ne serait-ce
que par la mise au placard de certaines têtes qui passent mal au sein
de l’opinion.
Il pourrait même être tenté de rappeler certains anciens ministres
qui ont été très actifs durant la campagne à l’image de Belkassem Sahli
ou encore de Abdesslam Bouchouareb.
Quoi qui l’en soit, le président doit se donner le temps qu’il
faudra, compte tenu de l’importance du prochain gouvernement qui va
notamment organiser la révision de la Constitution et piloter les
réformes politiques annoncées.
Source Algérie1
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