lundi 12 août 2013

Non au diktat des commerçants fainéants!

Cette année encore, à l’occasion de la célébration de la fête de l’Aid, les algériens n’ont pas échappé à la fatalité de la fermeture de la plupart des commerces. Pour ceux qui n’ont pas eu la présence d’esprit de faire des réserves chez eux, c’était la galère. Pas de lait, pas de pain, ni de marchands de fruits et légumes. Même les pharmacies de garde, une chose impensable, il y a encore quelques années se sont mises de la partie. Cela risque de durer plusieurs jours.

Pourtant cette année, les algériens pensaient que la page de ces désagréables jours de disette est derrière. En effet, le parlement avait adopté récemment la loi modifiant et fixant les conditions d’exercice de l’activité commerciale qui oblige les commerçants à approvisionner le citoyen en produits de large consommation. De son côté l’Union des commerçants, à la veille de l’Aid, avait donné des assurances quant à l’ouverture des commerces, pour assurer un service minimum. Une liste de permanenciers a été même établie par ses soins, après avoir mené une campagne de sensibilisation. Mais force est de constater que ni la loi, ni les engagements de leur syndicat professionnel n’ont dissuadé ces commerçants qui continuent ainsi à pénaliser les citoyens et à défier les pouvoirs publics.
Ces commerçants ne sont visiblement pas imprégnés de l’obligation de services public qui est, dans les pays qui ont du respect pour leurs citoyens, quelque chose de sacré. Ces commerçants pensent que le fait d’être de droit privé, les exonèrent du devoir de servir le citoyen en produits de consommations. Certes le boulanger, le marchand de fruits et légumes, voire la pharmacien, travaillent pour leur propres comptes, mais ce n’est pas pour autant qu’ils doivent se croire moins obligés que les travailleurs de Naftal qui assurent la disponibilité du carburant, que les travailleurs des sociétés de transport public , comme la SNCF et la RSTA, où encore les travailleurs (tous corps confondus) des hôpitaux qui sont sur place, sans parler des sapeurs pompiers, des agents de police, des soldats de l’ANP…
Il est vrai que pour les boulangers de la capitale, leurs ouvriers viennent généralement des villes de l’intérieur du pays, notamment des wilayas de Jijel, Tizi Ouzou, Bouira… et il est normal qu’ils puissent passer la fête de l’Aid en famille. Il s’agit là d’une contrainte sociologique. Mais ceci ne justifie pas cela. En fait, la balle est dans le camp des autorités. La loi existe. Les commerçants qui refusent de s’y conformer doivent être passibles de sanctions sous la forme d’amendes, de fermeture temporaire ou définitive. Mais justement, cet Etat a t-il assez d’autorité pour faire respecter sa propre loi ? C’est là tout le problème de l’Algérie.

Source: Algérie 1

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