Il n’y a pas que le président Bouteflika à avoir le caprice d’une
présidence à vie. Sidi Said, l’indéboulonnable patron de l’UGTA, aussi.
Ce n’est certainement pas pour rien qu’il était un des premiers à se
déclarer favorable au quatrième mandat de Bouteflika. Aujourd’hui on
comprend mieux pourquoi : il attend le renvoi d’ascenseur pour son
troisième mandat à lui. Chez les Bouteflika, on a le sens de l’amitié et
surtout de la gratitude.
Leur appui pour un troisième mandat de Sidi Saïd est quasiment
acquis. Sinon la fameuse réunion du 5 août dernier qui a regroupé à
Alger les secrétaires généraux des unions de wilayas et des fédérations
de l’UGTA n’aurait jamais pu se tenir. Soit dit en passant, c’est au
cours de cette réunion « conviviale » que la décision était prise de
«reconduire» Abdelmadjid Sidi Said au poste de secrétaire général de
l’UGTA pour un troisième mandat à l’occasion du douzième congrès prévu
d’ici la fin de l’année.
Sauf que la décision prise à l’occasion de ce conclave ne fait pas
l’unanimité au sein de l’UGTA dont beaucoup de cadres, à l’intérieur et à
l’extérieur des structures organiques misaient sur le douzième congrès
pour acter un changement. Ces opposants, à leur tête Badaoui, l’ex
puissant patron de la fédération des douanes qui ont créé une structure
du nom de « Comité national de réappropriation et de sauvegarde de
l’UGTA, ont rendu public un communiqué pour justement dénoncer la
réunion du 5 aout dernier qualifiée de « coup de force ».
Outre le fait de contester la décision de reconduire Sidi Said, les
auteurs du communiqué se demandent de « quelle magie pourrait-on
justifier la décision prise lors de cette réunion de limiter le nombre
des membres de la future commission exécutive nationale (CEN), alors
qu’elle est du ressort exclusif du congrès national ?» Pour les
animateurs du comité de sauvegarde de l’UGTA, la décision d’installer
une commission de préparation du douzième congrès est prise en violation
des statuts et des règlements intérieurs qui définissant les modalités
de préparation du congrès.
Une centaine de voitures offertes
De plus ils accusent ouvertement Sidi Said d’avoir acheté la caution
de ceux qui soutiennent aujourd’hui sa candidature en leur offrant de
rutilantes voitures. Une centaine de véhicules, offerts gratuitement aux
membres du secrétariat et des fédérations, selon des sources
concordantes. Mais dans l’entourage de Sidi Said, on considère le comité
auteur du communiqué comme « du pipeau » ou encore des « revanchards
qui rêvent de reprendre le syndicat, alors qu’il ne peuvent se prévaloir
d’aucune représentativité ».
Tayeb Hamamria, le secrétaire national chargé de l’organique, cité
mardi par « l’Est Républicain » explique que «la candidature de
Sidi-Saïd a été plusieurs fois avancée et plébiscitée par les cadres
syndicaux de base. Aujourd’hui, je ne fais que véhiculer fidèlement ce
que pense cette base». La voie semble donc être balisée et pavée de
roses pour Sidi Said qui sera à coup sûr plébiscité par le congrès
ficelé d’avance. La question de la succession étant ainsi tranchée
d’avance, les congressistes auront à débattre au cours des travaux, du
sexe des anges.
Source: Algerie1
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