jeudi 12 novembre 2015

XXI ème siècle: une désacralisation totale de la mort

Ce phénomène purement libéral et occidental est en train de prendre de plus en plus d'ampleur chez nous...

Le marché de la mort

La mort est maintenant l’affaire des professionnels, « mourez, nous ferons le reste! » Né aux États Unis dans les années 1960, le marché de la mort est florissant. La famille est complètement déchargée de toutes tracasseries administratives, de l’enlèvement du corps, de sa gestion jusqu’au cimetière. Pris en charge par le funeral director, le mort est embaumé, exposé avec une apparence la plus « vivante » possible dans les funeral home ( funerarium) où chacun pourra venir se recueillir à sa convenance.

Pour P. Ariés, » n’est ce pas une fuite éperdue devant la réalité physique de la mort? Des visites vespérales à la levée du corps et au départ pour le cimetière, un rituel se déploie ainsi,
dont les auteurs disent l’aspect de cocktail sage, triste, mais sans excès puisqu’il est de rigueur de proscrire les expressions inconvenantes de la douleur. » Mais peut-on parler encore de rituel ou de cérémonial social? Le rituel doit permettre de canaliser les émotions en les laissant s’exprimer, ici tout est contenu, nul sentiment ne peut déborder, les émotions sont refoulées. Pour M. Voyelle, la société de consommation hédoniste et mercantile a entraîné une évacuation de la vie des perspectives dérangeantes, même si elles peuvent se prêter à de fructueuses spéculations. Pour cet auteur, nous sommes passés de « nous nous retrouverons » à « comment s’en débarrasser ».

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